Quand les arbres tombent, la transparence s’effondre aussi
Un acte de vandalisme environnemental d’une ampleur choquante s’est récemment produit à Lac-Brome. Des dizaines d'arbres matures bordant un sentier public prisé des piétons et des cyclistes ont été sommairement étêtés, vraisemblablement pour dégager une meilleure vue sur le lac à partir de la résidence d’un citoyen fortuné. Les citoyens sont consternés, et ils l’ont fait savoir le 4 août dernier en se présentant en grand nombre à la séance du conseil municipal. Malheureusement, leur indignation n’a rencontré que mépris. Dès l’ouverture de la séance, le Maire Richard Burcombe a informé l’assemblée qu’aucune question ne serait permise sur ce sujet, prétextant qu’il s’agissait désormais d’un « processus administratif ». Un tel prétexte ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Moins de 24 heures plus tard, dans une entrevue accordée au réseau TVA (LCN), le même maire a déclaré qu’aucun permis n’avait été délivré pour la coupe des arbres en question, lesquels, rappelons-le, se trouvaient sur une propriété publique appartenant à la Ville. Il a également indiqué que des poursuites judiciaires seraient intentées. Pourquoi ces informations ont-elles été cachées aux citoyens lors de la séance du conseil ? Pourquoi a-t-il fallu une caméra de télévision pour que la vérité émerge ? Ce manque flagrant de transparence de la part des élus est non seulement injustifiable, il est indigne d’une administration publique. Plus troublant encore : aucun des conseillers présents n’a exprimé la moindre objection face à la décision du maire de faire taire le débat. Cette complaisance généralisée est inquiétante, surtout de la part de deux élus: M. Lee Patterson et Mme Shelley Judge qui aspirent à la mairie lors des prochaines élections. Leur silence, dans un moment où le leadership exigeait clarté et courage, en dit long.
La destruction de ces arbres est irréversible. C’est une perte écologique, bien sûr, mais c’est aussi une atteinte directe à notre bien commun. On a abîmé un espace partagé, un cadre de vie apprécié, une richesse collective. Mais le préjudice le plus grave est institutionnel : lorsque les élus ferment la porte à la discussion, refusent de rendre des comptes et protègent les intérêts particuliers plutôt que le bien public, c’est la démocratie locale elle-même qui vacille. Les citoyens de Lac-Brome méritent mieux. Ils méritent des réponses. Ils méritent des gestes concrets. Et ils méritent des représentants qui sauront parler haut et fort quand l’intérêt public est en jeu, pas seulement en période électorale, mais chaque fois que la situation l’exige.
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A Shameful Silence at Town Hall: When Trees Fall, So Does Transparency
In a deeply disturbing turn of events in the Town of Brome Lake, dozens of mature trees lining a cherished pedestrian and cycling path were decapitated, presumably for the benefit of a better lake view for one wealthy resident. This act of environmental vandalism has outraged citizens, and rightly so. In a rare show of civic engagement, an unusually large number of residents packed the Town Council meeting held on August 4th last demanding answers and accountability. What they received instead was stonewalling. Before a single question could be asked, Mayor Richard Burcombe flatly announced that no discussion on the matter would be permitted, citing an ongoing “administrative process.” This explanation did not hold up for long. Less than 24 hours later, in an interview with TVA (LCN), the very same mayor declared that no permit had been issued to the individual responsible for the tree cutting. He further stated that legal proceedings would be forthcoming. If this information could be shared with a journalist, why was it deliberately withheld from the people to whom the Mayor and Council are supposed to be accountable? This calculated opacity is not just an insult to the intelligence of Brome Lake residents; it is a breach of public trust.
More troubling still was the deafening silence from the Council members themselves. Not one councillor raised an objection to the Mayor’s refusal to address the issue. This includes Councillors Lee Patterson and Shelley Judge, both of whom have expressed their intentions to run for mayor in the upcoming election. Their failure to speak up when leadership was most needed is both disappointing and telling. The destruction of these trees is irreversible. It represents not only an environmental loss, but also an attack on public space, on shared beauty and shared heritage. But the deeper wound is institutional: when elected officials hide behind vague procedures and close ranks instead of facing concerned citizens, democracy itself is weakened. Transparency cannot be a slogan used at campaign time and discarded in the face of controversy. The residents of Brome Lake deserve better. They deserve answers. They deserve accountability. And they deserve leaders with the courage to speak.
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Un redressement profond et immédiat s’impose
Niché dans les pittoresques Cantons de l’Est, Lac-Brome est depuis longtemps reconnu pour ses rues charmantes, son architecture historique et ses paysages naturels époustouflants. Cependant, ces dernières années, Lac-Brome a connu un développement résidentiel et commercial qui a suscité des inquiétudes parmi ses résidents. Cette croissance mal encadrée menace de saper l’essence même du caractère bucolique de notre ville, transformant ce qui était autrefois un refuge tranquille en un environnement visuellement choquant. La demande immobilière a fortement augmenté pendant la COVID, alimentée par une migration urbaine et l’attrait pour la vie rurale. Les promoteurs ont saisi cette opportunité, proposant de nouvelles unités résidentielles et commerciales. Cette croissance s’est déroulée sans une surveillance adéquate du conseil municipal, créant un paysage chaotique qui entre en conflit avec l’esthétique traditionnelle de Lac-Brome. Le conseil municipal actuel n’a pas su protéger l’héritage architectural de Lac-Brome et ont permis des projets résidentiels et commerciaux qui n’ont rien à voir avec le style architectural distinctif de notre ville. Ce qui était autrefois un endroit pittoresque, défini par son caractère architectural unique et ses vues panoramiques, est désormais terni par un méli-mélo de styles et de matériaux qui nuisent à son charme. La dégradation esthétique n’est pas seulement une question d’apparence ; elle affecte également la qualité de vie des résidents. Pour de nombreux habitants de longue date, Lac-Brome a perdu son âme, devenant davantage un étalement suburbain qu’un charmant havre de paix qu’ils chérissaient autrefois.
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A deep and immediate correction is needed
Nestled in the picturesque Eastern Townships, Brome Lake has long been recognized for its charming streets, historic architecture, and stunning natural landscapes. However, in recent years, Brome Lake has seen residential and commercial development that has raised concerns among its residents. This poorly managed growth threatens to undermine the very essence of our town’s bucolic character, transforming what was once a tranquil haven into a visually jarring environment. Real estate demand surged during COVID, driven by urban migration and the appeal of rural living. Developers seized on this opportunity, proposing new residential and commercial units. This growth has occurred without adequate oversight from the town council, creating a chaotic landscape that clashes with Brome Lake’s traditional aesthetic. The current municipal council has not managed to protect Brome Lake’s architectural heritage, allowing residential and commercial projects that have nothing to do with our town’s distinctive architectural style. What was once a quaint place, defined by its unique architectural character and scenic views, is now tarnished by a jumble of styles and materials that harm its charm. The aesthetic deterioration is not just a matter of appearances; it also affects residents' quality of life. For many long-time residents, Brome Lake has lost its soul, becoming more of a suburban sprawl than the charming haven they once cherished.